Le courtage en crédit : un secteur qui ne connaît pas la crise

Zoom sur le courtage en crédit

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L'arrivée de grands acteurs le prouve

Depuis quelques années, les ménages de France ont de plus en plus souvent recours au courtage en crédit pour pallier aux difficultés de communication avec les banques. Une bonne nouvelle pour les réseaux du secteur, mais aussi pour les futurs franchisés qui s'apprêtent à créer leur entreprise pour devenir courtier en crédit. Mais le développement du marché ne risque-t-il pas d'attirer des concurrents plus dangereux que jamais ?

LCF, un acteur de poids qui secoue le marché

LCF, c'est à dire La Centrale de Financement, a fait du bruit dans le monde du courtage en crédit lors de son lancement en juin 2013. Le groupe est détenu à 60 % par le holding Artémis et à 35 % par son président Sylvain Lefèvre, l'ex-directeur général du numéro un du marché, Capfi. Dès le départ, les objectifs étaient ambitieux : recruter 60 collaborateurs dès l'ouverture, puis 60 agences en 2014, pour en avoir plus d'une centaine fin 2015. L'idée pour ce faire étant de s'appuyer autant sur des agences partenaires que sur des succursales détenues en propre.

Mais LCF n'est pas la seule entreprise du secteur à multiplier les ouvertures pour occuper l'espace et conserver ses parts de marché. C'est aussi le cas de Meilleurtaux.com, qui appartient depuis 2013 au fonds Equistone Partners (une opération de 20 millions d'euros), et ambitionne de compter dans son réseau jusqu’à 400 agences à l'horizon 2019. On s'en doute, Meilleurtaux, actuellement numéro deux du secteur, table sur son offre de franchise pour arriver à un tel résultat. Dans les réseaux plus modestes, c'est aussi la course à la croissance. On parle de « chasse aux clients » chez In&Fi Crédits et chez Immoprêt par exemple.

1 Français sur 4 a recours au courtage en crédit

C'est désormais inscrit dans les comportements des consommateurs : avant d'acheter, les Français comparent les prix et font jouer la concurrence. Si on le fait pour gagner quelques dizaines d'euros sur l'achat d'un ordinateur portable, pourquoi se priver quand on décide du crédit qu'on remboursera sur les 20, 25 ou 30 prochaines années ? Après tout, il s'agit le plus souvent de la transaction la plus importante de la vie d'un couple (ou d'une personne célibataire). La crise est passée par là et les budgets ont rétréci. En conséquence, la fidélité à « son banquier » est en baisse, et l'intérêt pour le courtage augmente.

Sur l'ensemble des crédits immobiliers contractés en France, 25 % le sont par l'entremise d'un courtier. La profession s'attend à voir cette part grimper à 40 % d'ici à l'année prochaine, comme le confirmait en 2014 Philippe Taboret, président de l'APIC (l'association professionnelle des intermédiaires en crédit) et directeur général adjoint de Capfi. La réglementation du métier, et par-là même sa respectabilité, y est aussi pour beaucoup. Au Royaume-Uni, un pays qui contrôle de très près le courtage, la part de crédits immobiliers négociée via courtage atteint les 60 %. C'est tout le mal qu'on souhaite aux franchises de courtage en crédit françaises !

 

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